Atelier Littérature

Programme de l'atelier Littérature 2022-2023

L’atelier littérature s’adresse à ceux qui aiment lire et qui, disposant d’un bon niveau de français, souhaitent élargir leur connaissance de la langue et de la littérature contemporaine francophone. 

(Niveau minimal requis : B2)

De workshop literatuur richt zich op diegenen die van lezen houden en die beschikken over een behoorlijk niveau van de Franse taal. De workshop is gericht op het vergroten van de kennis van de Franse taal en de hedendaagse Franse literatuur.

(Minimaal vereist niveau is B2)

Désintégration

Cette saison, l’atelier littérature nous emmènera au théâtre avec la lecture et l’analyse de
quatre pièces contemporaines autour du thème de la désintégration.
Du théâtre nous passerons au cinéma avec l’adaptation cinématographique des pièces dont
nous visionnerons quelques extraits.

Livre 1: Le dieu du carnage, Yasmina Reza,  Éd. Gallimard, Folio, 2016

Livre 2: Le père-la mère-le fils, Florian Zeller, Éd. Gallimard, folio théâtre, 2021

Même si les pièces de cette « trilogie familiale », semblent indépendantes les unes des autres, de par leur sujet et leurs faibles échos réciproques, on retrouve dans chacune les principaux personnages que sont Anne, la mère, Pierre, le père, et Nicolas, le fils. Les sujets, douloureux, n’empêchent pas l’humour de certaines répliques. Les scènes opèrent parfois des retours en arrière, comme pour changer le cours des événements, ou comme une consolation pour le personnage qui, probablement, ne fait que les imaginer. Le Père met en scène André, un homme de 80 ans , probablement atteint de la maladie d’Alzheimer. Désemparée, sa fille Anne se démène pour lui venir en aide, lui procurant des infirmières qu’il décourage aussitôt. La maladie progresse avec les oublis, les hallucinations, le délire de persécution, la confusion des lieux et des êtres, mais aussi avec l’étonnante logique d’André dans sa façon de rétorquer et de se défendre, son désir farouche d’indépendance, son refus d’être traité comme un enfant et ses éclairs de lucidité: « J’ai l’impression de perdre toutes mes feuilles, les uns après les autres. » Il ne comprend pas l’inquiétude de sa fille, lui qui n’a rien demandé. Elle l’installe dans l’appartement qu’elle partage avec Pierre, son mari, mais ce dernier s’insurge contre cette présence si perturbante. Anne devra se résoudre à faire admettre son père dans un établissement spécialisé. La Mère exprime le désarroi d’Anne, une femme confrontée à cette période délicate où les enfants s’éloignent, où Pierre, son mari, s’absente de plus en plus souvent, sous des prétextes professionnels. L’alcool et les somnifères accentuent son sentiment d’abandon, de trahison, mais aussi l’amour démesuré et envahissant qu’elle porte à son fils Nicolas. Ce dernier revient d’ailleurs chez elle, mais ce retour, et les propos qu’ils échangent alors, sont peut-être seulement rêvés par Anne. D’où des paroles en boucles, des débuts de scène qui se répètent, comme si l’on reprenait les choses chaque fois à leur début. Un voisin la trouvera inanimée. A l’hôpital, le père et le fils, ombres impuissantes, sont à son chevet. Il ne reste plusalors à Anne que le réconfort des images du passé. Le Fils aborde un autre sujet tragique: celui de l’adolescence parfois insurmontable pour celui qui s’y trouve confronté (en l’occurrence, il s’agit d’un Nicolas plus jeune que celui de la pièce précédente) mais aussi pour ses parents. Anne et Pierre ont divorcé (ce dernier étant en couple avec Sofia, dont il a eu un autre fils, Sacha, encore bébé). Nicolas vit avec sa mère, mais, délaissant l’école et ses amis, il se réfugie chez son père pour tenter d’échapper aux reproches d’Anne, reproches qui reviennent fatalement sous ce nouveau toit. Père et mère tentent tout, dialogue, patience, compréhension, colère parfois, mais leurs paroles glissent sur Nicolas qui se contente, du moins en apparence, d’associer son mal-être à la séparation de ses parents. Or le mal est beaucoup plus profond, et finira par l’emporter, au moment même où ses parents reprenaient espoir.

Livre 3: Juste la fin du monde, Jean-Luc Lagarce, Éd. Les Solitaires Intempestifs, 2020

Présentation

Le fils retourne dans sa famille pour l’informer de sa mort prochaine. Ce sont les retrouvailles avec le cercle familial où l’on se dit l’amour que l’on se porte à travers les éternelles querelles. De cette visite qu’il voulait définitive, le fils repartira sans avoir rien dit.

Une reconnaissance nationale et internationale

Juste la fin du monde, mis en scène pour la première fois par Joël Jouanneau en 1999, est régulièrement monté tant sur les scènes nationales que internationales et a été traduit en dix-huit langues. Cette pièce entre au répertoire de la Comédie-Française en 2007, avec la mise en scène de Michel Raskine (récompensée par le Molière du meilleur spectacle). Au programme de l’option théâtre du baccalauréat en 2008, 2009 et 2010, elle est inscrite à celui de l’agrégation de lettres classiques et modernes en 2012. En 2016, Juste la fin du monde est adapté au cinéma par Xavier Dolan qui reçoit pour son film le Grand Prix du Festival de Cannes.

Au baccalauréat

En 2020, la pièce intègre la liste des œuvres inscrites au programme de français de première pour les épreuves anticipées du baccalauréat sections générales et technologiques.

Livre 4: Pour un oui ou pour un non, Nathalie Sarraute, Éd. Gallimard, folio théâtre, 1982

Dans une action concentrée, où tout ce qui compte est ce qui n’est pas dit, deux hommes s’affrontent, prennent à tour de rôle la position du dominant ou de dominé, deux amis se brouillent – peut-être- “pour un oui ou pour un non”. La tension qui existe sous le mots les plus simples, les mouvements physiologiques et psychiques souterrains communiquent au public une sensation de mailaise, en même temps qu’ils le fascinent. Car cette dispute est la nôtre : ces mots, nous les avons prononcés ; ces silences, nous les avons entendus. Tout un passé refoulé émerge, un profondeur inconsciente, des pulsions agressives. Par les mots, nous nous déchirons nous-mêmes, et nous déchirons les autres. Mais le silence est pire. 

Dates

  • Agenda (à confirmer avec l’ensemble des participants lors de la 1ère rencontre) : 9 séances d’1h30 chacune, le mercredi matin à Laren.
  • De data staan hieronder, maar tijdens de eerste bijeenkomst wordt gekeken of deze data voor iedereen beschikbaar zijn (9 bijeenkomsten van elk 1,5 uur, woensdagochtend in Laren)

Atelier 1 : Introduction – Présentation du thème et des ouvrages : 12.10.2021 de 10h30 à 12h.

Atelier 2 : Le dieu du carnage :

09.11.2022
16.11.2022

Atelier 3 : Le père :

14.12.2022
21.12.2022

Atelier 4 : Juste la fin du monde :

25.01.2023
01.02.2023

Atelier 5 : Pour un oui, pour un non :

08.03.2023
15.03.2023

Prijs: €135,- voor 9 bijeenkomsten
Locatie:  Laren, bij lerares thuis

Voor meer informatie, kunt u contact opnemen met onze cursuscoördinator
Ismini Ioannidou
Mobiel: 31(0)6-418 132 51

« Celui qui lit dans une langue étrangère se fait une force de sa faiblesse. Il lit avec plus d’attention que dans sa langue maternelle. L’incompétence est pour lui un stimulant autant qu’un handicap. On lit mieux dans une langue qu’on sait mal. » 

Michel Zink, écrivain, philologue dans : On lit mieux dans une langue qu’on sait mal, éditions Belles lettres, 2021.